Est-ce qu'il t'arrive d'être totalement submergé par une émotion, d'être en proie soit à une angoisse ou une peur intense, que la rage commence à t'envahir où un chagrin est tellement fort que tu te mets à sangloter sans pouvoir te contrôler ?
Tu pourrais penser qu'au coeur de ces tempêtes émotionnelles intenses, le Travail de Byron Katie qui est avant tout une pratique méditative et qui donc requiert d'avoir une certaine présence d'esprit, et bien, c'est pas le moment de s'y mettre parce que ça ne servira pas à grand chose.
Ce n'est pas mon expérience.
Et dans cet épisode, on parle de comment faire pour appliquer le Travail au coeur de la tempête. Littéralement
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Je vais commencer par une anecdote personnelle. J'étais dans le désert où j'animais une retraite du Travail de Byron Katie. C'était la dernière nuit de ce séjour. Nous avions passé une agréable semaine avec une météo favorable.
Et nous étions ravis de bientôt sortir du bac à sable pour rentrer à la maison avec de beaux souvenirs de dunes dorées à perte de vue. Les Bédouins, eux, scrutaient le ciel d'un bleu pur. Le vent avait tourné, disaient-ils. Cela n'a pris que quelques minutes pour que de gros nuages noirs viennent assombrir le ciel et en un rien de temps, les éléments se sont déchaînés.
Un vent violent accompagné d'une pluie battante se sont abattus sur nous sans crier gare, juste à la tombée de la nuit. Il faisait froid et nous n'avions nulle part où nous abriter. Les bédouins nous ont vite érigé des petites tentes igloo où se réfugier. Je me suis engouffrée dans la mienne avec mon sac à dos et je me suis glissée dans mon sac de couchage.
La fermeture éclair de ma tente était cassée et mon abri de fortune était une bien piètre protection contre la tempête. J'avais l'impression d'être comme un naufragé seul sur son radeau. Le vent couchait la toile de tente froide et mouillée contre ma tête. Et puis le vent a tourné de nouveau et alors la pluie rentrait directement par la porte béante de la tente.
En faisant claquer la toile, j'ai senti l'eau glacée qui avait traversé mon sac de couchage au niveau des pieds. Et en un clin d'oeil, je projetais toute une nuit à passer dans le froid transie grelottante, avec les couvertures et mes affaires détrempées et rien à se mettre de sec et de chaud le lendemain.
Je me suis sentie totalement démunie. Je n'avais nulle part où aller, rien à faire pour me soustraire à ce scénario, pour fuir. J'ai senti l'anxiété me prendre aux tripes. J'avais la peur au ventre et tout le corps raidi. Tous mes signaux étaient au rouge. Attention, danger, question de survie, comme la peur de finir à la rue, sans abri, sans ressources, il ne me restait qu'une chose à faire : me mettre au travail.
Mais comment faire ? D'abord me poser. Ne serait-ce qu'un instant pour aller voir ce qui se raconte à l'intérieur? Cela n'a pris que quelques secondes pour identifier une des croyances qui m'avaient déstabilisée. Cette croyance était : le froid m'envahit. Recroquevillée dans mon sac de couchage alors que la tempête faisait rage autour de moi.
Je l'ai patiemment remise en question. Est-ce vrai que le froid m'envahit ? Oui. Puis-je absolument savoir que c'est vrai que le froid m'envahit ? Non. Jusqu'à présent, seule une partie de mon pied droit était en contact avec l'eau froide. J'ai poursuivi ainsi de question en question, explorant minutieusement toutes mes réactions jusqu'au retournement, en l'occurrence : mes pensées sur le froid m'envahissent.
Eh oui, il était évident que ce que j'anticipais en imagination était bien pire que les vraies circonstances du moment. Mais le retournement qui m'a vraiment été salutaire était : la chaleur m'envahit. J'ai tout de suite ressenti une détente profonde et je me suis laissé aller à la douce chaleur de mon sac de couchage, ce cocon protecteur que je n'avais pas remarqué tant que j'étais prise dans un cauchemar potentiel.
Certes, mais pas avérée à cet instant précis et je me suis endormie. Je me suis réveillé au petit matin. Le vent avait soufflé toute la nuit, mais la pluie avait cessé depuis plusieurs heures et le souffle continu du vent qui entrait dans ma tente avait tout séché. Les couvertures, mes vêtements, le sac de couchage, le soleil se levait de derrière les dunes.
Il ne me restait plus qu'à plier mes affaires. après une bonne nuit de sommeil. Les deux tempêtes étaient passées. Cette investigation et ces effets restent gravés en moi jusqu'à ce jour, car le basculement a été pour moi radical et la peur de me retrouver à la rue ne m'effleure plus depuis. Pas aussi facile à faire qu'à dire me dirais-tu.
Eh bien voilà quelques manières de procéder qui m'ont bien aidé au cours des années, ainsi que les personnes que j'accompagne. J'espère qu'elles te seront utiles également. Si je suis en compagnie de quelqu'un qui appuie sur mes boutons, d'abord, je quitte la scène, si possible, quitte à me réfugier dans les toilettes jusqu'à ce que les choses se calment.
Même si cela me paraît terrifiant, je me laisse ressentir pleinement l'émotion forte. Je m'abandonne à elle. Elle a tout à fait le droit d'être là. Je lui fais de la place, je lui donne du temps et je lui prête toute mon attention. Elle n'est pas là pour rien. Elle est venue en amie, elle a quelque chose à me révéler.
J'écoute en me demandant : qu'est-ce que je peux bien penser à cet instant pour être contrarié à ce point. Quand les émotions montent crescendo, tu remarqueras que le mental est emballé. Les pensées se succèdent à vitesse grand V. si les circonstances le permettent, il est bon de se munir d'un papier et d'un crayon et de déverser sur le papier tout ce que l'on a dans la tête.
Mais comment trouver la bonne pensée à remettre en question dans tout ça ? Ne t'embête pas à chercher. N'importe laquelle fera l'affaire pour le moment, car c'est le fait de faire un petit pas de recul à l'intérieur de soi pour se placer en observateur de ses pensées, que de les gober aveuglément, qui ouvre une brèche dans laquelle la clarté peut s'engouffrer.
Pose-toi la question est-ce vrai et même si le mental hurle : mais oui, bien sûr que c'est vrai, continue ton questionnement, observe tes réactions demande-toi qui tu serais sans la pensée à ce même instant, procède au retournement et teste-les en trouvant des exemples tout simple, comme par exemple, le froid m'envahit comme pensée de départ, donne : le froid ne m'envahit pas. Pas totalement en tout cas, car mes épaules et mon abdomen sont encore au chaud. Ne t'inquiète pas si l'intensité de l'émotion ne baisse pas, continue, puis passe à la pensée suivante, puis la suivante, jusqu'à trouver un peu de calme en toi jusqu'à ce que la crise soit passée une fois un peu de calme intérieur revenu.
Garde les yeux fermés et reste à l'écoute de toi-même. Il est possible que te viennent alors d'autres pensées plus anciennes, plus profondément enfouies, sur lesquelles est fondée une partie de ton système de croyance, des pensées, des images, des histoires dont tu n'avais pas encore conscience laisse-les pointer leur nez et revenir à la surface, recueille-les sur ta feuille.
Elles sont précieuses. Si tu n'as pas l'énergie ou le temps de les remettre en question tout de suite, tu pourras toujours le faire un peu plus tard. Il arrive que l'on soit tellement happé par une tempête émotionnelle que l'on perde totalement le sens de la réalité.
On est pris dans le cauchemar terrorisé. Dans ce cas, voici une pratique qui nous vient de Byron Katie. Essaie de tout simplement nommer les choses autour de toi : table, mur, plafond, mains sol, etc. Traite-toi comme un enfant qui se réveille à peine d'une terreur nocturne et à qui tu fais remarquer que tout va bien, qu'il est dans sa chambre et que maman ou papa est là.
Ça pourrait être suffisant pour t'aider à prendre conscience de la différence entre ce qui est réel et ce qui est imagination. Faire la part des choses, le temps de saisir une pensée provenant du monde fictif pour la remettre en question dans le monde réel. C'est comme te lancer une bouée de sauvetage et la bouée c'est bien, mais apprendre à nager, c'est encore plus rassurant.
Pour prévenir ces moments où l'on se sent submergé par ses émotions, il est bon de s'adonner à une pratique régulière du Travail. De faire du ménage dans le mental en mode ordinaire comme je l'appelle, en prenant comme sujet de tes feuilles de Travail "Jugez votre prochain", les gens que tu côtoies au quotidien ou envers qui tu entretiens de vieilles rancoeurs.
Le jour où les émotions se déchaîneront, tu auras déjà de la pratique au compteur et une confiance dans le travail. Ce sera de plus en plus facile de te tirer d'affaire et bien entendu tu pourras chercher un soutien pour appréhender tout cela. Si tu n'y arrives pas seul, il va sans dire que la pratique du Travail ne vient pas remplacer un traitement médical qu'il est donc conseillé de poursuivre jusqu'à ce que ton médecin estime que tu n'en as plus besoin.
Bien, ce sera tout pour l'épisode d'aujourd'hui. Et bien évidemment, comme à l'accoutumée, je laisserai un résumé de cet épisode sur la page podcast de mon site Le bonheur en question point fr. A la semaine prochaine.Alain: Ah la la Ah la la la la ! Qui serait sans mon histoire Eh ben oui,
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Margot 🌻