Dépendances en tout genre

Comment aborder les problèmes d'addiction et de dépendance diverses grâce au Travail de Byron Katie ?


On m’a demandé récemment comment aborder les problèmes de dépendance - par exemple le tabagisme ou la tendance à trop manger - avec le Travail de Byron Katie.

Je partage ici certaines de mes réflexions sur le sujet.


La lutte.... contre soi-même

Aborder les dépendances avec le Travail de Byron Katie

Lorsqu’on se rend compte qu’on est pris dans le piège d’un comportement addictif, notre première réaction est d’essayer de la contrôler, de se contrôler. 


Et cela passe bien évidemment par tout un éventail de sermons, de privations, de chantage et des cycles de “récompense / punition”.

Tout un arsenal déployé pour améliorer notre degré d’adhérence aux dictats du mental. “Tu ne fumeras plus... sinon... “ Ça c’est la guerre avec l’artillerie lourde.

On peut aussi avoir recours à des méthodes apparemment plus “bienveillantes” où on essaye de se convaincre et de se cajoler en cultivant les pensées positives. Il y a aussi les visualisations pour tenter de faire baisser le comportement addictif et le remplacer par des habitudes plus saines. Comme “Si j’arrête de fumer, j’aurais des dents plus blanches et une cagnotte pour partir en vacances”.

En soi, il n’y a pas de mal à cela, bien entendu. Le seul souci, c’est que cela ne marche guère, et rarement au long terme.

Dans les deux cas, que cela soit par la manière forte ou la manière plus édulcorée, nous voici en lutte contre la réalité : la dépendance.

Le résultat

Si on arrive à déployer tout le contrôle nécessaire (et il en faut !) pour endiguer nos tendances, et ce, avec une vigilance de tous les instants, on peut en effet arriver aux résultats escomptés : perdre ses 10 kg, ne fumer qu’une cigarette par jour... “ou juste 2, mais surtout pas plus... bon, d’accord, pas plus qu’un demi-paquet”.

Et on se démontre à soi-même que la volonté, c’est la voie royale pour sortir de l’addiction. Que la tyrannie et le contrôle, ça marche. Qu’il suffit de se serrer toujours un peu plus la vis, de se parler de plus en plus durement, de mettre de plus en plus de limites et d’interdits ou encore de se faire miroiter monts et merveilles... et voilà !

Fastoche.

On s’est enfin libéré de son addiction et maintenant, on est heureux ! Non ?

Le contrôle, ce n’est pas la liberté

Lapalisse aurait pu rajouter celle-là à sa panoplie de vérités. Un fumeur qui s’interdit de fumer, même s’il y parvient, n’est pas un non-fumeur mais un addict à un autre comportement tout aussi douloureux : le contrôle.

Et pourtant, le contrôle mérite rarement sa réputation de méthode de prédilection.

Pour certains, ça marche... sauf qu’ils quittent souvent une addiction (ex. le tabac) et la remplace par une autre (le chocolat ?)... on a gagné une bataille mais pas la guerre.

Bien vite on craque - et donc on doit déployer encore plus de contrôle, plus de volonté et au final plus de violence.

On craque, on se reprend, on craque de nouveau, on se fait des promesses et on craque de nouveau... On yoyote. On est divisé, écartelé. On s’épuise. On s’entend de moins en moins bien avec soi-même.

On a beau faire des pieds et des mains pour se débarrasser de ces maudites cigarettes, de sa boulimie de chocolat, du zapping télévisuel jusqu’à pas d’heure.... le voilà qui revient dès qu’on baisse la garde, dès que la vie nous envoie un de ces petits défis qui viennent nous déstabiliser.

On perd à nouveau les acquis, nos comportements délétères gagnent du terrain et on essaye de les contrecarrer à grands coups de violence sur sa propre personne.

Adieu paix et liberté... bienvenue au bagne et à l’autoflagellation.

Si vous pensez que tout cela est déprimant, vous avez raison. 


Mon parcours

Dans ma (lointaine) jeunesse, j’ai passé quelques semaines à essayer de fumer (je trouvais ça cool, c’était comme un passeport social pour traverser la frontière invisible qui me séparait de certains groupes d’ados branchés dans lesquels je rêvais d’être intégrée).

Puis, une fois cette victoire remportée, j’ai passé deux décennies à essayer de lâcher la cigarette.

Moins facile, je dois dire.

Les échecs se sont enchaînés les uns après les autres. Je n’ai trouvé la porte de sortie que lorsque j’ai remis en question les “bonnes” raisons de m’accrocher à la cigarette, celles qui s’étaient installées sur mon disque dur (très dur, dans mon cas) dès le début de mon addiction.

En effet, au fond de moi, il y avait encore la conviction que c’était la chose qui allait m’apporter ce que je cherchais : l’appartenance à un clan dans un premier temps et, plus tard, l’apaisement de mes angoisses.

Pourtant la vie me montrait encore et encore que la cigarette m’attirait bien plus souvent le rejet, voire le mépris que l’intégration et que mon angoisse ne faisait que d’empirer... à la liste initiale venait maintenant s’ajouter la peur de ne pas savoir arrêter et de toutes les conséquences néfastes sur ma santé.

Qu’importe. Ces pensées-là et les émotions qu’elles suscitaient n’arrivaient pas à faire contrepoids car je n’avais pas encore remarqué mon attachement à ma motivation initiale à laquelle s’était ajoutée, au cours des années, la peur de traverser la vie en clopinant émotionnellement, privée de ma chère béquille : la clope.

Tout au plus, elles m’entretenaient dans un mouvement de balancier où je passais tour à tour du contrôle de plus en plus strict au tabagisme toujours plus débridé... et en plus à la boulimie.


Mes observations

J'ai constaté que toutes les addictions sont caractérisées par cette dichotomie : j’en veux parce que cela m’apporte quelque chose / je n’en veux pas parce que cela me prend quelque chose.

On a souvent conscience de ce qu’on risque de perdre si on continue sur cette voie mais pas toujours de ce qui nous garde bien arrimés à notre dépendance.

Et pour certaines addictions, c’est l’inverse : sous l’emprise hypnotique des croyances qui nous disent qu’on a tellement à gagner si on s’adonne à fond à un truc, on ne se rend même pas compte qu’on vit dans une prison.


Une solution commune

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que, quelle que soit la manifestation, la forme que prend la dépendance, dans le Travail de Byron Katie, la méthodologie pour l’aborder reste la même : identifier les croyances qui nous causent du stress et qui nous mènent à nous comporter de diverses manières que l’on déplore, quelles qu’elles soient.


Là n’est pas le problème.

Avec le Travail de Byron Katie, on découvre que les dépendances ne sont pas le problème

Lutter contre les dépendances, cela ne marche pas.

Pourquoi ? Parce qu’on s’attaque à une conséquence et la cause, elle, reste tapie à l’intérieur, ni vue ni connue… et donc jamais résolue.

En fait, quand on se met à la pratique de ce Travail, on découvre assez rapidement (entre autres, dans la question 3 “comment est-ce que je réagis quand je crois la pensée ?”) que le fait de s’adonner à une addiction est une de nos réactions lorsque l’on croit une ou des pensées stressantes.

Et la réaction, ce n’est pas elle le problème. C’est simplement le fil d’Ariane qui, si on le suit, nous mène à se rendre compte que l’on croit des pensées qui ne sont pas vraies pour nous.

Nos réactions et donc nos comportements addictifs ne sont qu’un jalon sur le chemin de la connaissance de soi, ni plus ni moins.

Ce ne sont pas des ennemis mais des panneaux qui nous indiquent vers où se tourner.

Le Travail nous montre que de s’attaquer aux résultats, à ce qui se manifeste lorsque l’on croit une pensée, est le plus souvent un coup dans l’eau. C’est voué à l’échec malgré tous les efforts mis en oeuvre.

D’ailleurs, le Travail cesse de fonctionner lorsqu’on essaye de le manipuler pour qu’il nous donne ce que l’on veut (et heureusement !) Il nous faut remonter à la source. Et cette source, elle est à l’intérieur, et non pas, comme on pourrait le croire au premier abord, la faute à untel qui m’a regardé de travers ni à la Vie qui ne me donne pas toujours ce que je veux. “Pas étonnant que je me jette sur le chocolat ! J’ai bien besoin d’un peu de douceur, après tout ce qui m’arrive”.


Les dépendances sont des béquilles

Si tu avais la jambe cassée, est-ce que cela te paraitrait logique de te débarrasser de ta béquille avant que ta jambe ne soit guérie et en bon état de marche (mauvais jeu de mots... )

Et si quelqu’un essayait de te la prendre, cette béquille (et ce quelqu’un peut bien être toi), est-ce que tu ne t’y accrocherais pas de toutes tes forces, pensant que tu en as besoin pour ton bien-être et ton équilibre ?

Il en va de même à chaque fois qu’on essaye de te priver de ton chocolat ou de ta télé. Personne ne peut te les reprendre, pas même toi !

Le parcours vers la sobriété est semé d’embuches : les croyances qui viennent contredire ton désir de sortir de ta dépendance.

Et ça, c’est une bonne chose. Cela va te mener à faire un Travail de fond qui s’occupe directement de la cause.


Et dans la pratique, par où commencer ?

En faisant son Travail sur son père, sa mère, son frère, sa soeur, son collègue de Travail, l’instit de CP, son premier amoureux, le voisin d’en face qui est trop bruyant, etc...

Petit à petit au fur et à mesure que l’on fait du ménage dans son passé, les émotions liées à ces histoires s’évaporent et il n’est donc plus nécessaire de les faire taire ou de les remplacer par des sensations encore plus fortes ou des expériences distrayantes ou anesthésiantes.

On peut aussi aborder les dépendances en regardant de plus près les pensées qui nous traversent quand on est en proie au dilemme “je m’adonne à mon addiction ou pas”.

C’est tout un programme ! Et donc toute une déprogrammation qui s'opère de manière subtile.

jusqu'au jour où on se rend compte que l'objet de notre dépendance auquel on s'est accroché parfois pendant des décennies, n'a plus grand intérêt, au final.

On en est enfin libéré. Sans contrôle ni privation.

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Margot 🌻




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